«  L'homme avisé aime l'eau, l'homme vertueux, les montagnes.
L'homme avisé se meut comme l'eau, l'homme vertueux est stoïque comme la montagne.
L'homme avisé est heureux ; l'homme vertueux a une longue vie. »
Les Analectes – Confucius 

Les deux éléments majeurs qui définissent le paysage dans la culture chinoise sont les montagnes (Shan) et l'eau ( shui:
Shanshui désigne donc la peinture de paysage.

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Les tableaux servaient de support pour révéler les aspects métaphysiques de la Nature. Les Chinois qui se rendent à la campagne n'y vont pas seulement pour admirer le panorama mais pour absorber un peu de la vitalité de la cascade ou de la force de la montagne qui se dresse devant eux.

Car en effet, le paysage chinois n'est pas uniquement la copie d'une scène, mais peut représenter les qualités propres du peintre, les éléments du Cosmos ( la Voie), voire constituer une subtile critique indirecte du gouvernement.

L'ordre naturel de ces paysages était utilisé comme métaphore.

 

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Le qi 🙁 énergie, souffle...)

Gu Kaizhi (345- 406), l'un des premiers théoriciens de la peinture chinoise déclarait que «  la forme existe pour exprimer l'esprit ».
Si le trait du pinceau en est le « squelette », l'encre et la couleur, la chair, le qi est bien la force vitale, souffle ou sang de la peinture chinoise.
Les tableaux réussis possèdent toujours ce qi.
Il naît en partie de l'acte physique de peindre, mais il se transmet également par image mentale, d'abord au tableau et, ensuite, au spectateur du tableau.
Il s'agit de lier les divers éléments du tableau par un souffle d'énergie que l'on peut sentir mais non voir.

Il existe différentes façons de traduire visuellement ce lien : en peignant le pont sur la rivière, les nuages entre les montagnes, le torrent qui dévale du sommet vers la vallée, ou plus discrètement, en veillant à ce que le regard du personnage qui observe les oiseaux suive bien la direction de leur vol pour ne pas interrompre le qi.

 

L'énergie doit circuler.

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Un monde infini :

Au cinquième siècle dans introduction à la peinture de paysage, Zong Bing écrivit qu'une montagne de 7,5 centimètres correspondait à un sommet de 2600 mètres dans la réalité, et qu'une touche de pinceau correspondait à 160 kilomètres.

La perspective dans la peinture chinoise exploite la perspective de manière symbolique.

Chaque élément du tableau conduit à un autre élément et ainsi de suite, tout comme l'artiste et le spectateur sont reliés à tout ce qui est passé et à venir.

« De l'endroit où vous vous trouvez, vous ne voyez pas vos ancêtres ni vos héritiers, mais vous êtes conscients de leur existence »

4 Thoughts on “La peinture “chinoise” de paysage … ” Shanshui”

  1. Comment ne pas rêver devant ces paysages infinis. Le tout est donc de trouver le souffle ! Bon dimanche à tous.

  2. « De l’endroit où vous vous trouvez, vous ne voyez pas vos ancêtres ni vos héritiers, mais vous êtes conscients de leur existence »
    Waouwww ! Cette phrase à lire et à méditer à plusieurs niveaux devrait nous guider dans la peinture et dans la vie… J’adore…

    • L'ocre Bleu on 25 janvier 2018 at 13 h 04 min dit:

      La peinture chinoise nous emmène comme tu le dis à méditer à plusieurs niveaux.
      Ce n’est pas que du ” savoir-faire” … même s’il est lui aussi, assez difficile à acquérir.

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