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Au 16e et 17e siècles, une dizaine de femmes artistes ont connu une célébrité internationale de leur vivant.
Surtout d'Italie et d'Europe du nord, elles se consacraient aux portraits et aux natures mortes.
( Pour les nus, il ne leur était possible que de copier leurs confrères !).
Les peintres vivaient généralement ensemble dans des ateliers, " lieu de perdition pour des jeunes filles ".
Celles qui “embrassaient" ce métier étaient donc souvent filles ou épouses de peintres.
Au début du 18e siècle, apparaissent les “premières stars”...
Nous avons déjà parlé d'Artémisia Gentileschi, voir ici.
Avec notre sujet actuel, je vous propose de découvrir trois portraitistes :
Trois portraitistes qui pratiqueront “ le portrait mondain”.
En effet, bien introduites dans les milieux de l'aristocratie, elles vont recevoir commande de nombreux portraits de ces familles royales ou des gens en place de l'époque.
Rosalba Carrièra, Italienne ( 1675 - 1757) commence comme peintre de miniatures sur ivoire et sera admise à la prestigieuse académie de saint-Luc.
Elle travaille une technique qui existe depuis le XV° s., en le faisant d'une manière innovante : la technique du pastel.
En venant à Paris en 1720, elle rencontre les artistes importants du moment. Elle va peindre des portraits dont celui du jeune Louis XV ... puis va voyager dans toutes les cours royales d'Autriche, d'Allemagne, du Danemark qui lui commandent des portraits.
L'un de ses plus grands mécènes, le roi Auguste III de Pologne lui achètera 150 tableaux.
A 42 ans, elle sera obligée d'abandonner sa carrière à cause d'une cataracte qui la prive de vue.
Son usage raffiné du pastel a inspiré l'art du 18e.
Angélica Kaufmann, Suisse ( 1741 - 1807) est une portraitiste surdouée.
Elle vend ses premiers portraits dès l'adolescence. Avec son père elle voyage pour parfaire sa formation. En Italie, en Autriche...
Elle s'initie ainsi au sujet historique et religieux. Elle reçoit des commandes des collectionneurs de toute l'Europe.
En Angleterre elle devient membre fondateur de la Royale Academy et réalise des portraits pour la cour et l'aristocratie.
Elle épouse le peintre Antonio Zucchi qui devient son manager et s'installe à Rome.
A sa mort, des funérailles semblables à celles de Raphaël lui seront organisées tant elle est célèbre.
Elizabeth Vigée Lebrun, Française ( 1755 - 1842) fille du portraitiste, Louis Vigée, est la préférée de Marie-Antoinette.
Grâce à ses petits portraits elle fera vivre sa mère et son jeune frère dès l'âge de 15 ans, à la mort de son père.
A 20 ans elle épouse Jean Baptiste Pierre Lebrun, artiste et marchand d'art qui l'introduit dans le milieu artistique.
Son premier portrait de “Marie-Antoinette en satin blanc” remporte un succès triomphal. Elle devient alors l'artiste officielle de la reine, qui la fait entrer à l'Académie Royale.
A la révolution, Elizabeth s'enfuit. L'exil durent 12 ans mais en Italie, en Autriche, puis en Russie, les grands de ce monde “ s'arrachent” ses portraits... tant qu'ils doivent se mettre sur liste d'attente...
Je ne connaissais que Mme Vigier Lebrun… merci Christine, quel plaisir d’apprendre ici ! mes amitiés, bonne soirée
Et tu as tout à fait raison ! Sais tu notamment que Rosalba Carriera avant de peindre, a appris le métier de dentellière…et elle a toujours porté une attention extrême à leurs réalisations dans ses peintures!
Tout s’explique… je ne sais pas coudre du tout, je ne pourrai jamais réussir dans l’art du drapé
Douées pour le portrait mais aussi pour “rendre” les matières textiles, soies, satin et autres drapés !!! raffinement et délicatesse …..de la féminité en somme!
De rien… et un peu en retard … une bonne journée, cette fois!