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Le cercle chromatique est un " solide de représentation", une sorte de diagramme qui permet de situer les couleurs les unes par rapport aux autres.

Basé sur les travaux de l'optique de Newton notamment, il est apparu pour Chevreul en 1830 que toutes les couleurs peuvent se classer en 12 familles, " les 12 couloirs de couleurs" ( selon Kandinsky) qui sont pour le peintre la gamme avec laquelle il va pouvoir composer, nuancer, interpréter sa partition, sa composition chromatique.

Ce premier cercle nous permet de définir 3 couleurs fondamentales dites primaires : le jaune, le bleu, et le rouge primaires ; les secondaires : le vert, l'orange et le violet qui peuvent se réaliser en mélangeant les primaires deux à deux ; puis les tertiaires au nombre de 6 qui se "fabriquent" aussi par mélange de deux couleurs : une primaire + une secondaire.
Ceci est une vraie révolution dans la perception et la classification des couleurs : n'oubliez pas que jusqu'alors les couleurs " se rangeaient " en  file : le blanc devant, le noir au fond et que de plus le noir et le blanc étaient considérés comme couleurs fondamentales : les couleurs claires dérivant du blanc, les couleurs foncées , du noir.

Ainsi :
Les fondamentales sont au nombre de 3 : le jaune, le rouge et le bleu - le blanc et le noir n'apparaissent plus dans la classification, ils sont " rétrogradés" et de couleurs deviennent simplement des "valeurs" ; les couleurs se rangent dans un cercle : on peut partir d'une couleur, passer par toutes les autres couleurs du cercle et revenir à la même couleur ... en théorie!

Pour bien mémoriser et comprendre ces 12 familles de couleurs, il est intéressant de réaliser soi-même le cercle en utilisant seulement les 3 couleurs primaires.
Selon le "Colour Index", actuellement il est admis que les 3 primaires sont :
pour le jaune : le PY 3 ou le PY74, pour le rouge: le PR122 ou le PV19 et pour le bleu : le PB15:3.
( Le Colour Index : Tous les pigments utilisés dans la fabrication des couleurs sont répertoriés dans une classification internationale : le " Colour Index International". Il permet l'identification du ou des pigments qui forment la couleur, donc donne des renseignements sur sa composition chimique, et donc des renseignements par rapport aux propriétés inhérentes de ce pigment : sa permanence, son opacité ou sa transparence ... Vous saurez aussi si vous avez affaire à une nuance véritable ou ... à une imitation. C'est l'indication la plus fiable pour repérer une couleur.)

Cette façon de classer les couleurs ne se base que sur l'un des paramètres de la couleur qui est sa teinte.

Mais une couleur possède différents paramètres , différentes caractéristiques qui sont d'ailleurs quantifiables et mesurables de façon "scientifique".
En effet chaque couleur se définit par :
- sa tonalité ( en anglais " hue ") = ce que l'on appelle communément la teinte :" jaune, vert, bleu ..."
- sa clarté ( en anglais " value" ) ou " valeur" = qui mesure le degré de clair obscur de la teinte et donc la quantité de lumière renvoyée par la surface. En langage courant, c’est la luminosité d’une couleur.
- sa saturation ( en anglais " chroma") = le degré de vivacité ou de pureté de la couleur. C’est le paramètre le plus difficile à apprécier par notre œil.
- sa luminosité ou son intensité ( ou encore " chroma perceptif") : Cette 4° donnée ne rentre pas dans la définition des couleurs mais intervient dans la sensation visuelle que nous en avons. C’est une notion qui combine clarté et saturation.

Le cercle de Chevreul ne permet pas de situer ces différents paramètres.
D'autres chercheurs, physiciens, artistes, ... même des philosophes se sont penchés sur l'étude et les solides de représentation des couleurs ; sans en faire une étude exhaustive, intéressons nous surtout aux travaux de Munsell (en savoir + ici ).
Munsell a été le premier à séparer la teinte, la luminosité et la saturation dans des plans différents et à les représenter dans un espace à trois dimensions. Il a basé cette représentation sur une mesure expérimentale et scientifique de la perception humaine et en 1909, il classe les couleurs en fonction des teintes, valeurs (luminosité) et chroma (pureté). (En savoir + : )


Grâce à cette rigueur, le système est encore utilisé couramment comme modèle colorimétrique bien qu'il soit maintenant souvent dépassé par les modèles CIE dont je vous parlerai dans un article prochain ...

C'est pourquoi je vous propose d'élargir notre cercle de Chevreul et de nous intéresser aux couleurs "désaturées" qui "entrent dans le cercle".
Je garde toutefois les 12 familles de couleurs de Chevreul ( vous avez vu que Munsell les a un peu "bousculées")
Selon le diagramme de Munsell, c'est comme si nous nous placions aux étages du milieu de cet ascenseur qui visualise les "value" : les couleurs ne sont ni trop claires ni trop foncées ( elles sont telles que sorties du tube) et nous allons désaturer les couleurs vers l’intérieur du cercle en nuançant la couleur qui se trouve sur le pourtour du cercle avec une pointe de la couleur complémentaire.
Nous travaillons sur la "chroma" ; avec des couleurs désaturées, des couleurs dites " grisées", qui se rapprochent au fur et à mesure d'un noir théorique.

à l'aquarelle

à l'acrylique

Les cercles réalisés ne sont jamais tout à fait parfaits, mais vous devez retrouver sur le petit cercle le passage progressif des couleurs dans les différentes familles de jaunes, de rouges et de bleus ; cela permet de mieux saisir les nuances fines qu'il peut y avoir entre deux teintes.

2 Thoughts on “Le cercle chromatique … sa représentation …

  1. pacchini odile on 30 avril 2017 at 11 h 20 min dit:

    Grâce à ce supplément de notions importantes sur les couleurs nous pouvons dire que tu nous a chromatisés à mort…hi hi !!

  2. L'ocre Bleu on 30 avril 2017 at 11 h 56 min dit:

    Et je vais continuer à vous ” chromatiser” … la formule est belle 😀 !!!

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