Je vous ai proposé de travailler sur des empreintes d'écorces pendant le dernier cours de dessin.
Ce travail peut paraître élémentaire voire « maternelle » or il n’en est rien.
Nous devons cette « inspiration » à Ernst qui mettant en pratique le principe du Manifeste du surréalisme (selon lequel tout est bon pour obtenir la «soudaineté désirable») fut à l'affût de nouvelles techniques graphiques permettant de «provoquer l'inspiration».
Il mit au point la technique du frottage (équivalent graphique de l'écriture automatique en poésie), sublimant ainsi de façon singulière la banalité et le quotidien tout en explorant l’inconscient.
Ernst a inventé cette technique dans une auberge de Pornic, attiré par les rainures du plancher sur lequel il a posé au hasard des feuilles de papier et les a frottées avec un crayon. Il a fait ensuite de même sur toutes sortes de matières : des feuilles d'arbres à de la toile de sac, en passant par des cannelures de chaise, etc.
Puis il complétait le dessin au crayon, faisant surgir tout un « monde » venant en partie du hasard et en partie de l'inconscient.