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Le propre de la peinture c'est la couleur !
Avec les Fauves et les Expressionnistes c’est encore plus vrai !!!
" La femme au chapeau" - Matisse
1905
Au début du XX° siècle, deux courants artistiques vont faire la part belle à la couleur.
- Le Fauvisme (ou les fauves) : 1905 – 1910 :
Mouvement pictural né en France, il donne la primauté à la couleur comme instrument d’expression (et non au dessin comme il est d'usage dans l'art officiel) et à la simplification des formes.
Les fauves utilisent des couleurs brutes fortes, arbitraires et irréalistes.
Le fauvisme est caractérisé par la systématisation de formes simplifiées, cloisonnées par des contours très marqués, et l'audace dans les recherches chromatiques.
Les peintres ont recours à de larges aplats de couleurs pures et vives, et revendiquent un art fondé sur l'émotion.
La couleur n'a pas pour ambition d'imiter la nature : elle devient un moyen pour l'artiste d'interpréter son sujet, au détriment du mimétisme habituellement recherché dans l'art académique .
Les « Fauves » refusent :
- le modelé
- le clair obscur
- le raffinement par opposition au Symbolisme, à l’Académisme, à l’Impressionnisme.
Les thèmes, idées du bonheur et scènes tranquilles, portraits, scènes d’intérieur, natures mortes, paysages, … ne sont pas révolutionnaires.
C’est la représentation par la couleur pure qui l’est.
Pas de chef de file, pas de manifeste.
Les principaux fauves : Matisse, Derain, de Vlaminck, Dufy, Braque, Marquet, Van Dongen ...
Le plus intense des Fauves est Henri Matisse qui déforme les contours, stylise et synthétise les lignes.
Il est le premier aussi à découvrir la palette des couleurs pures et lumineuses :
« La précision n’est pas la vérité » dit-il.
Si les « fauves » se servent de ces oppositions brutales de tons, c’est aussi pour traduire le mouvement.
En ce début de XX°siècle, on s’enivre de modernité : l’éclairage public, l’automobile, l’aviation, le cinéma …
C’est donc l’expression aussi d’un monde nouveau et dynamique.
Cette même année voit naître également l’Expressionnisme
avec la formation du Groupe « Die Brücke » (« Le pont ») à Dresde.
" Autoportrait" - Alexei Von Jawlensky
1912
« L'expressionnisme » : 1905 - 1937 :
Et plus particulièrement l’Expressionnisme allemand est un courant artistique figuratif qui apparaît vers 1905 en Europe du Nord, et donc particulièrement en Allemagne.
Il émerge tout d'abord dans la poésie et la peinture et se veut surtout être un mouvement d'avant-garde.
L'expressionnisme a touché de multiples domaines artistiques : la peinture, l'architecture, la littérature, le théâtre, le cinéma, la musique, la danse, etc.
L'expressionnisme sera condamné par le régime nazi qui le considérait comme un « art dégénéré ».
Ce mouvement accorde la priorité aux sensations subjectives, en opposition à une représentation d'un monde purement objectif.
En ce sens, les artistes expressionnistes cherchent à traduire des états d'âme plutôt que la réalité du monde extérieur.
C’est une tendance qui cherche à extérioriser l’âme et les sentiments.
Il traduit une tension intérieure suscitée par l’émotion, ce qui entraîne en peinture des déformations du geste proche de la caricature.
En une formule, l’expressionnisme est « l’art de l’âme ».
Parallèlement, avec le Fauvisme qui éclate à Paris et parce que la couleur est aussi pour eux le véhicule essentiel de leur peinture, on a pu les appeler « les fauves allemands ».
Les précurseurs ?
Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Gauguin, Munch, Ensor.
On y distingue :
- Le 1° mouvement : 1905 – 1913 : « Die Brucke » qui naît à Dresde.
Il réunit des artistes pour la plupart autodidactes tels que Ernst Kirchner, Erich Heckel, Max Peinstein, Emil Nolde, Otto Müller …
- Le 2° mouvement : 1911 – 1913 : « Der Blaue Reiter » ( « Le cavalier bleu ») avec Wassily Kandinsky – Gabriele Munter – Alexei Von Jawlensky – Franz Marc – August Macke …
- Le 3° mouvement : 1919 – 1937 : « La Nouvelle Objectivité » issue de l’Expressionnisme et en réaction contre celui-ci avec Otto Dix , Georges Grosz, Max Beckmann ...
" Les peintures allemandes jugées avec recul, sont moins fascinantes que l’esprit qui les a suscitées.
Lié au contexte politique et culturel de l’époque, cet esprit, cette ambiance de terreur et d’espoir, ce messianisme et cette révolte, cette remise en question de notre civilisation, cette violence et ce cri n’ont rien perdu de leur force.
L’expressionnisme est sans doute devenu le style collectif de l’Allemagne pendant 20 à 30 ans, parce qu’il renouait avec l’âge d’or de la peinture allemande : le Moyen-Age et la peinture baroque."
"XX° un siècle de peinture" - Sophie du Colombier