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pour illustrer les thèmes que nous abordons en ce moment ( relire ici)
" La joyeuse famille" - 1668 -
Huile sur toile 110 x 141 cm Rijksmuseum
Qui était "Jan Steen"?
Autoportrait de Jan Steen, 1670
Jan Havickszoon Steen (Leyde, 1626 – inhumé à Leyde, le 23 février 1679), peintre néerlandais (Provinces-Unies) du siècle d’or, représentant du baroque, figure parmi les peintres de genre néerlandais les plus importants de son époque.
Il a peint quelques centaines de tableaux, de qualités inégales, mais caractérisés, surtout, par la présence de l'humain au cœur de ses sujets, de l’humour, et d'une belle utilisation de la couleur.
La vie quotidienne constitue son sujet de prédilection.
Dans ses compositions, de multiples personnages de milieu populaire sont présentés dans une ambiance de joyeux désordre.
Il nous fait entrer dans des fêtes de famille, des auberges,... des lieux de débauche.
Les faiblesses humaines sont son domaine : personnages peu recommandables, ivrognes, prostituées, truands.
Bon nombre de ses tableaux sont pleins d’animation, voire chaotiques, à tel point que ce genre de scènes a donné naissance à une expression couramment utilisée en néerlandais :
« een huishouden van Jan Steen », c'est-à-dire « un ménage de (à la) Jan Steen ».
Mais ses peintures renferment des indices subtils et de nombreux symboles qui laissent entendre que Jan Steen ne veut pas tant inviter le spectateur à imiter ce qui est représenté que, au contraire, donner à celui-ci une leçon morale.
Souvent, elles se réfèrent à de vieux proverbes ou à d’anciens textes littéraires néerlandais.
Cette "Joyeuse famille" profite largement des plaisirs de la table et du vin. Les enfants paraissent aussi éméchés que les parents.
Elle est une illustration du proverbe néerlandais :
" Ce que chantent les vieux, les petits le fredonnent", à la fois à la manière littérale (toute la famille joue de la musique) et de manière symbolique ( le petit garçon au premier plan se faisant servir du vin de la même manière que son père).
Surement une scène moraliste dénonçant le mauvais exemple de l’ivresse suivi par les enfants ...
Les parents de Steen tenaient une auberge depuis plusieurs générations et lui-même gérera une brasserie à Delft ainsi que, sur la fin de sa vie, une taverne à Leyde.
Ces lieux durent lui inspirer toutes ces scènes de beuveries, rixes et paillardises qu’il peindra et qui sont du plus grand comique dans ce siècle puritain.
Par ailleurs, il possédait un sens étonnant de la mise en scène théâtrale, du détail soigneusement observé et une belle richesse dans l’utilisation des couleurs.
La famille du peintre faisait souvent fonction de modèle. Un même petit chien joue assez régulièrement un rôle dans ses tableaux. Il s’agit en fait d’une ancienne race canine néerlandaise : le kooikerhondje. On peut supposer que le chien représenté, vu la fréquence avec laquelle il apparaît, appartenait à Steen, ou que, du moins, le peintre possédait un tel chien.
En dehors des peintures de genre, Steen a exploré des sujets variés : il a peint des scènes historiques, mythologiques et religieuses, des portraits – dont quelques autoportraits, des natures mortes et des paysages.
On vante ses représentations d’enfants, de même que sa maîtrise de la lumière et son souci du détail, notamment dans le rendu des matières textiles.
L’œuvre de Jan Steen put également jouir de l’estime de ses contemporains et, de ce fait, il gagna assez bien sa vie.
À l’exception de deux de ses fils, Cornelis et Thadeus Steen, on ne lui connaît aucun élève, mais son travail constitua une source d’inspiration pour bien d'autres artistes.
Peut être allons nous vivre au Redon ce type de scène lundi pour le vernissage des 20 ans de l’Ocre bleu
😀 … peut-être !!!