... est un peu à l'Inde ce que le "Shibori" est au Japon ...
Toile de coton écrue, peinte à la main avec des teintures végétales, c'est une forme d'art qui tire son nom du “calame” ( ou kalam ) utilisé pour réaliser les motifs : surtout des motifs floraux, épiques ou tirés de la mythologie indienne.
Le kalamkary est un art pictural traditionnel très ancien du sud de l'Inde, l'Andhra pradesh. Au Moyen-âge, il connaît son apogée dans le riche royaume de “Golconde” et s'est développé grâce aux échanges commerciaux avec la Perse. Pendant des siècles pour de nombreuses familles, il est le moyen de subsistance.
Autrefois des groupes de chanteurs, musiciens et peintres : les “chitrakattis” allaient de village en village pour raconter les grandes épopées de la mythologie hindouiste en illustrant leur récit grâce à de grandes pièces de toiles peintes sur place avec les moyens rudimentaires ... c'est le début des kalamkaris.
On en trouvait aussi dans les temples hindouistes qui représentaient des épisodes de la mythologie indienne. Dès le 18e siècle les britanniques l'ont utilisé comme élément décoratif et dans l'habillement.
La technique : le tissu de coton tout d'abord est "apprêté" dans un bain contenant un mélange de résine (myrabalam) et de lait de vache pendant 1h00.
Les contours des motifs sont dessinés avec le calame ( dont la pointe est entourée de cheveux ou de tissu pour faire une réserve ) trempé dans un mélange de Jagré (sucre non raffiné) fermenté et de l'eau.
Puis les teintures végétales sont appliquées une par une.
Entre chaque couleur, le kalamkari est lavé et peut ainsi subir jusqu'à 20 lavages.
... Différents effets sont obtenus aussi avec de la bouse de vache, des graines, des plantes, des fleurs broyées ...
Et toujours puisque des images expliquent mieux qu'un long discours :
- le dessin :
- et la suite ...
Je suis Kalamkari ! C’est une merveille ! Ce mouvement des mains ! Ah ! ces mains ! et l’eau … et cette patience … cette attention … ce soin … Je pensais au mandala, nous pouvons deviner, avec ces deux techniques, l’essence même de toute une conception de la vie, n’est-ce pas ? A réfléchir …