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En continuant la lecture du " Spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier" de Kandinsky...
L'hypothèse est que la couleur est un élément du langage de l'âme.
Pour mener une analyse ordonnée, le point de départ sera la qualité de la couleur avec deux de ses paramètres et contrastes : le "chaud-froid" et le "clair-obscur", mettant en place la "spatio-temporalité" de l'élément coloré.
- Le contraste du chaud et du froid - tendance vers le jaune ou vers le bleu - donne la dimension spatiale, déterminée par la tendance du jaune à se rapprocher du spectateur et la tendance du bleu à s'en éloigner.
- Le contraste du clair-obscur, tendance vers le blanc ou vers le noir, nous confronte à la dimension temporelle du parcours : le blanc contient tous les possibles, silence d'avant la naissance, et le noir les referme, silence après la mort.
Ce point de départ assuré et vérifiable par l'« expérience de l'âme » permet la mise en place de la théorie dans sa dynamique puisque c'est par la logique même des contrastes que les couleurs vont définir leur place et leur sens.
Reprenons :
Le contraste chaud-froid :
Une couleur qui contient du jaune (ou du rouge) ou semble en contenir est une couleur chaude,
Une couleur qui contient du bleu ou semble en contenir est une couleur froide.
Dans le cercle chromatique de Chevreul, la position des couleurs les unes par rapport aux autres permet de bien observer la place des couleurs chaudes et des couleurs froides.
Sur un cercle chromatique simplifié de 6 couleurs, divisé en deux moitiés, nous distinguons une moitié chaude, avec le rouge, le jaune, et l'orange et une autre moitié, froide : avec le bleu, le violet, et le vert.
Les couleurs qui avoisinent le rouge et le jaune sont des couleurs chaudes, vibrantes, dominantes, agressives, aptes à susciter des émotions fortes. Elles évoquent le feu et le soleil. Elles ont tendance à venir en avant, à jaillir comme si elles allaient au-devant du spectateur.
Les couleurs des tons bleus sont au contraire froides, souvent tristes, et même, mélancoliques ; elles nous évoquent la mer, le ciel, la glace, la neige … Elles donnent en général une impression de profondeur et d’éloignement.
Les verts et les violets contiennent des éléments chauds et froids les rendant plus malléables. Elles sont dites quelquefois " tièdes".
- Les couleurs chaudes semblent se projeter vers l'avant, elles "avancent", ...
Tandis que les couleurs froides semblent " reculer ", s'enfoncer dans la profondeur du tableau. - A cet " effet spatial " horizontal des couleurs, il faut aussi ajouter le côté excentrique ou concentrique des couleurs : si l’on pose du jaune et du bleu dans deux cercles identiques, le cercle jaune donnera l’impression d’être plus grand que le cercle bleu. Le jaune a un pouvoir excentrique, il s’expanse ; le bleu a un pouvoir concentrique, il entraîne vers l’intérieur, il se « rétrécit ».
Le contraste du clair-obscur tendance vers le blanc ou vers le noir, nous confronte à la dimension temporelle du parcours : comme dit plus haut " le blanc contient tous les possibles, silence d'avant la naissance, et le noir les referme, silence après la mort".
Ce point de départ assuré et vérifiable par l’« expérience de l'âme » permet la mise en place de la théorie dans sa dynamique puisque c'est par la logique même des contrastes que les couleurs vont définir leur place et leur sens.
La théorie des couleurs de Kandinsky constitue un modèle de rigueur.
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