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Mais c'est surtout avec les peintres qui tournent leur regard vers le littoral que nous entrons de plein pied dans l'un des sujets nouveaux à cette époque et qui deviendra récurrent ensuite dans les sujets des peintres provençaux : le littoral avec mer et rochers.
Désormais, "l'Arcadie", nouvelle image de l'identité provençale passe, comme chez Autran, par le rivage unissant la mer au relief montagneux.
Parmi les disciples de Loubon, :
- Auguste Aiguier le premier, avec une imprégnation des oeuvres de Claude Le Lorrain qu'il étudie au Louvre, contemple la lumière de l'aube au crépuscule, substituant les vues de la campagne romaine par les criques marseillaises .
" Soirée d'automne aux Catalans" (1854, Musée de Toulon)
"Effet de soleil couchant" (1858, Musée des Beaux-Arts de Marseille)
Dans ce panorama pour lequel il a gardé le double carré de la veduta, Aiguier, pas plus que Le Lorrain, ne s'intéresse à l'exactitude topographique.
Dans cette scène paisible, pas de rochers agressifs , mais une harmonie douce accordée au repos des hommes et à celui de la nature;
- François Simon (1818 - 1896) : une plus forte inspiration réaliste se détache de ses travaux.
"Moutons en paturage" ( 1863 - Musée des Beaux-Arts de Marseille)
" toute la grâce rustique du Théocrite latin respire dans cet égloge marseillaise(...) Il y a dans l'air des parfums enivrants de la farigoule et de l'immortelle" ( Méry)
- Raphaël Ponson exécute en 1867 sous la demande de l'architecte Espérandieu, divers panneaux pour la salle de Provence au muséum d'histoire naturelle du Palais Longchamp, hissant ainsi le rivage méditerranéen au rang du décor monumental.
Raphaël Ponson " La rade de Marseille"
Par ailleurs, honoré par l'état qui l'achète pour ses musées, il devient à Marseille une sorte de "peintre officiel des calanques",réconciliant "désert" et Arcadie, ces deux emblèmes fondateurs de l'identité provençale sous le second Empire.
- Vincent Courdouan ," l'amant heureux de la méditerranée qui lui laisse ravir(...) les perles bleues enchâssées dans les baies de son littoral".
Chef de file de la peinture varoise que Lépinois oppose dès 1859 à Loubon, il se fait une spécialité de l'évocation des criques des environs de Toulon.
L'artiste qui a gardé d'un voyage à Naples la nostalgie de l'Italie et des falaises parfumées de Sorrente ; il est resté fidèle au sujet, au "beau morceau de peinture" réalisé en atelier, il croit à un idéal de beauté rendu par une exécution soignée, la primauté du dessin, l'équilibre de la composition, le sens des convenances.
Loin de Loubon, son réalisme poétique est fondée sur une harmonie classique,non dénuée d'intention ; car ami de Frédéric mistral, Courdouan est un des premiers peintres félibres. Telle la poésie des troubadours, sa peinture est un langage qui exalte la" renaissance provençale" face à la centralisation parisienne:
" M. Courdouan est toujours le peintre national du paysage et des marines du midi" ( Maxime Du Camp - 1855)
"La corniche des Tamaris, Baie de Toulon" 1874
"Avec lui, l'image est un puissant vecteur de l'identité régionale : l'azur hellénique, la découpe attique à l'horizon, l'ordonnance classique, la voile latine au premier plan de la méditerranée, sont les signes récurrents qui font des provençaux les descendants d'une race issue des grecs.
Sa production abondante qui perdure jusqu'à la fin du siècle enracine le mythe d'un rivage idyllique : ces pêcheurs et ces promeneurs qui se délassent dans une rade d'où sont gommés les cuirassier font de cette terre arcadienne un jardin d'agrément."
(Cf " la revue culturelle de Marseille - Marseille et ses peintres )
Wouah ! Merci Christine pour toutes ces explications. Bravo pour tes articles, c’est super et j’adore quand tu racontes.
Encore merci.
A samedi.
merci christine pour toute l explication de cette periode en plus imagee et tres actractive
cela nous permets de bien comprendre le debut de l aventure vers le midi,la mer,et la progression que nous allons decouvrir au cours des prochaines periodes sur la facon de voir le littoral le paysage provencal et les differentes manieres de l aborder
a mardi
gros bisous mireille
Merci Mireille … Au moins “une” qui lit ! …
J’espère en effet que vous saisirez mieux ainsi cette particularité de l’école Provençale , je dirais même “marseillaise” en ayant le recul nécessaire à cette compréhension.
A tout à l’heure donc !