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C'est en ces termes qu'Emile de B. De Lépinois, entre autres, critique parisien (" L'Art dans la rue et l'Art au Salon- 1859), qualifie la Provence en ce milieu du XIX° siècle.
La " faute" en est en grande partie à Émile Loubon...
En effet, de 1840 à 1860, la création régionale en Provence est dominée par la personnalité de Loubon (en savoir + : ici), directeur de l'école des Beaux-arts de Marseille et chef de file de la peinture provençale.
Son ambition est de hisser "le paysage naturaliste avec animaux" au rang de " tableau d'histoire".
" Vue de Marseille prise des Aygalades, jour de marché"
1853 ( Marseille, musée des beaux-arts)
Ces toiles qu'il présente au Salon de Paris pendant une vingtaine d'années montrent un pays âpre, aride, sec et poussiéreux, où les troupeaux se retrouvent en " plein cagnard", soulevant des nuages de poussière, dans un paysage sans brin d'herbe ni arbre... montrant ainsi la Provence et les environs de Marseille comme un pays inhospitalier, semblable à un "sahara marseillais"...
" Le col de la Gineste " 1854 - Émile Loubon
" La montagne Sainte Victoire : scène de transhumance " 1847
Émile Loubon - Musée des beaux Arts de Marseille
Même s'il évoque la présence " à titre exceptionnel", de la méditerranée, il la pose à l'arrière-plan, souvent d'un bleu vif qui ajoute à la minéralité de l'ensemble.
Marius Engalière, Prospèr Gresil, Paul Guigou, ses amis et "rivaux", proposent aussi cette vision d'une Provence austère.
" Les collines d'Allauch" 1862 - Paul-Camille Guigou
Musée des Beaux Arts - Marseille
" La Sainte Baume" - Marius Engalière
Musée des Beaux Arts - Marseille
C'est ainsi que bien avant de détrôner le rituel voyage à Rome au cours du 20e siècle pour des artistes venus "du nord" de la France ou de l'Europe, la Provence a longtemps été considérée comme inhospitalière ; une contrée lointaine dotée d'un climat excessif, avec des " moeurs insolites", une façon de parler rude,... presque une terre étrangère, lieu de passage vers l'Italie et L'Orient.
C'est sous le Second Empire que va s'opérer un changement progressif pendant lequel le "vilain midi", désertique va se transformer en un "doux pays", tel le titre de l'oeuvre de Puvis de Chavannes, une "arcadie" propice aux rêveries antiques.
( en savoir + sur Puvis de Chavannes : là )
"Doux pays", Puvis de Chavannes - 1882
( Bayonne, Musée Bonnat)
... (la suite de " l'histoire" ... au prochain article )
La suite, la suite !
çà y est ! … mais ce n’est pas fini, il va y avoir en encore une suite ! … c’est le feuilleton de la semaine !