... Ce dessin de Dali sur lequel nous travaillons cette semaine a été réalisé en 1932.
L'artiste le présente lors de l'exposition " Salvador Dali " qui a lieu à la galerie Pierre Colle à Paris
du 26 mai au 17 juin 1932.
L'introduction du catalogue est un poème de Paul Éluard : " Salvador Dali".
Crayon et encre sur papier ( 29 x 31 cm)
Salvador Dali
Théâtre-Musée de Figueres
C'est le premier portrait minutieux de Gala dont il fit la connaissance en 1929.
Le peintre applique ici la méthode " paranoïaque", qui permet de découvrir dans le visage de Gala différentes relations associatives qu'il projette sur la partie droite de l’œuvre : le pain, le cyprès, les encriers, la montre molle, la chaussure, la cuillère, les formes molles ...
Ces éléments constituent une sorte de constellation iconographique qui sera identifiée à l'œuvre de Dali.
On peut associer à ce dessin, l'iconographie qu'il utilisera dans la série de gravures pour illustrer " Les chants de Maldoror" du Comte de Lautréamont en 1934.
( Les chants de Maldoror à l'origine du mouvement surréaliste - relire ici )
" Salvador Dali"
" C'est en tirant sur la corde des villes en fanant
Les provinces que le délié des sexes
Accroît les sentiments rugueux du père
En quête d'une végétation nouvelle
Dont les nuits boule de neige
Interdisent à l'adresse de montrer le bout mobile de son nez
C'est en lissant les graines imperceptibles des désirs
Que l'aiguille s'arrête complaisamment
Sur la dernière minute de l'araignée et du pavot
Sur la céramique de l'iris et du point de suspension
Que l'aiguille se noue sur la fausse audace
De l'arrêt dans les gares et du doigt de la pudeur.
C'est en pavant les rues de nids d'oiseaux
Que le piano des mêlées de géants
Fait passer au profit de la famine
Les chants interminables des changements de grandeur
De deux êtres qui se quittent
C'est en acceptant de se servir des outils de la rouille
En constatant nonchalamment la bonne foi du métal
Que les mains s'ouvrent aux délices des bouquets
Et autres petits diables des villégiatures
Au fond des poches rayées de rouge.
C'est en s'accrochant à un rideau de mouches
Que là pêcheuse malingre se défend des marins
Elle ne s'intéresse pas à la mer bête et ronde comme une pomme
Le bois qui manque la forêt qui n'est pas là
La rencontre qui n'a pas lieu et pour boire
La verdure dans les verres et la bouche qui n'est faite
Que pour pleurer une arme le seul terme de comparaison
Avec la table avec le verre avec les larmes
Et l'ombre forge le squelette du cristal de roche.
C'est pour ne pas laisser ces yeux les nôtre vides entre nous
Qu'elle tend ses bras nus
La fille sans bijoux la fille à la peau nue
Il faudrait bien par ci par là des rochers des vagues
Des femmes pour nous distraire pour nous habiller
Ou des cerises d'émeraudes dans le lait de la rosée.
Tant d'aubes brèves dans les mains
Tant de gestes maniaques pour dissiper l'insomnie
Sous la rebondissante nuit du linge
Face à l'escalier dont chaque marche est le plateau d'une balance
Face aux oiseaux dressés contre les torrents
L'étoile lourde du beau temps s'ouvre les veines."
Poème de Paul Éluard - 1932 -
Documentaire “Picasso, l’inventaire d’une vie”, à revoir en replay sur ARTE, émission de dimanche soir à 22h45.
Sophie
Tout à fait ! Bon choix ! 😉
Voilà une belle transmission de pensée. Cette nuit je lisais: “Dali par Dali de Draeger” éditeur
“Le soleil noir” ce livre m’avait été offert et dédicacé par les deux filles d’une de mes malades.
Quand la vie me bouscule je relis la dédicace.
Je te le montrerai à la rentrée ou avent.
Bises à lundi 17h30