Le minium est une céruse (carbonate de plomb) vivement brûlée (480°) afin de lui ôter son carbone.
Il fait partie des pigments artificiels les plus anciens et est très toxique.
Pline rapporte que les Romains auraient découvert ce dernier accidentellement, à la suite d'un incendie, quand, sous l'effet de la chaleur, du blanc de céruse vira au rouge vif.
Il explique également que le blanc de plomb était chauffé dans des plats et brassé jusqu'au changement de couleur. Ce pigment a été utilisé pour imiter le cinabre.
Le terme de minium désigne alors le cinabre et le carbonate de plomb ou céruse, d’où de fréquentes confusions entre céruse, minium, vermillon, cinabre.
Au Moyen Age, la dénomination de minium doit se rapporter à la céruse.
Le moine Théophile à la fin du XI°s. décrit sa préparation à partir de la calcination de la céruse.
Ce pigment s’assombrit à la lumière et noircit sur les fresques. Sa tenue est meilleure avec l’huile et la tempéra à l’œuf.
Vers 1930, le minium disparaît comme pigment rouge orangé pour la peinture,à cause de sa toxicité (comme tous les composés contenant du plomb) et au profit de concurrents plus stables.
Mais malgré sa grande toxicité, il sera utilisé comme peinture antirouille et parfois comme sous-couche protectrice du bois (jouant le double rôle de fongicide et d’insecticide) Le ponçage ou brûlage de ces bois et les incendies de bâtiments en contenant sont source de saturnisme et de pollution par le plomb. Le minium n'est pas biodégradable.
Utilisé pour la protection contre la corrosion des matériaux, la fabrication des plaques de cathode des batteries d’accumulateurs au plomb, il a aussi servi à produire des onguents et remèdes traditionnels (très toxiques, susceptibles d'induire un saturnisme aigu)