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Vous avez bossé le sujet ... et beaucoup d'entre vous ont bien réalisé ce petit schéma.
Pour ceux et celles qui n'ont pas eu le temps 😉 ... ou mal compris, voilà la solution " en images".

Nous étions partis de ce schéma de deux immeubles ( l'un en perspective frontale, l'autre en perspective oblique - dans le premier cas, c'est la face de l'immeuble et dans le deuxième cas, l'arête de l'immeuble qui nous font face)
Ainsi les verticales sont vues de face et sont toujours verticales sur notre dessin ; elles sont parallèles entre elles.
(revoir ici)

exercice copiePrenez bien en compte les deux immeubles ensemble,
dans le même cadrage

Imaginons que nous nous approchions plus près de ces immeubles ; pour les observer et les dessiner toujours dans leur globalité, nous utilisons un effet de contreplongée, appelée aussi perspective "plafonnante ".

Observons : quand nous sommes au pied d'un édifice très élevé et que nous regardons vers son sommet, nous constatons alors que les verticales semblent converger au fur et à mesure que la hauteur augmente.

Pour mieux comprendre, prenez votre appareil photo ou votre smartphone :
- Lorsque vous dessinez une scène devant vous, c'est comme si vous reportiez sur un plan vertical perpendiculaire à vos yeux, la scène que vous voulez dessiner ; exactement comme si vous dessiniez sur une vitre placée entre vous et le sujet , ou comme lorsque vous prenez une photo, en tenant votre appareil photo ou votre smartphone bien vertical face à vos yeux.
Observez donc sur l'écran de votre appareil photo, de votre tablette ou de votre smartphone des immeubles dans la rue ... assez loin pour les avoir en entier. Les verticales des immeubles apparaissent bien verticales.
- Maintenant approchez vous plus près du sujet : les immeubles  ne " rentrent" alors plus dans la fenêtre ( vitre ou appareil photo que vous tenez devant vous); pour pouvoir les dessiner ou les photographier dans leur ensemble, vous devez alors incliner le plan de votre appareil.
En faisant cela, les verticales qui dans les règles " normales" de la perspective restent toujours verticales, paraissent alors inclinées.

C'est "comme si" ... vous aviez réalisé une élévation de la ligne d'horizon : sur le schéma, elle "entraîne" alors avec elle le point de fuite central loin vers le haut : point de fuite central vers lequel vont converger toutes les verticales.

1Vue première le point de fuite central se situe au milieu du cadrage
de votre schéma sur la ligne d'horizon.

Vue en contreplongée, les verticales semblent obliques et semblent se rejoindre si on les continue en un point commun que l'on appelle le " 3° point de fuite", c'est le point de fuite central ( donc au centre du cadrage) qui subit une élévation comme s'il y avait une élévation de la ligne d'horizon ( traduisant votre regard qui s'élève vers le haut pour prendre en compte l'ensemble des immeubles)

3
Malgré tout, vous êtes toujours en bas dans la rue, donc la " vraie" ligne d'horizon ne bouge pas par rapport au schéma premier et les obliques dues à la profondeur se dirigent toujours vers cette ligne ( les étages de l'immeuble en perspective oblique)

schéma_3°point_de_fuite

Pour un travail en plongée, c'est l'inverse, nous sommes alors au sommet d'un immeuble et nous regardons vers le bas ... même exercice à l'envers !

Revoir le 3° point de fuite ici

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L'utilisation dans un dessin ou une peinture de ces perspectives : en contreplongée ( ou en plongée), présente pour un artiste un grand intérêt expressif.
Elles introduisent des obliques qui ont tendance à dynamiser le sujet voire à une donner une plus grande "dramaturgie".
La perspective en contreplongée ou " plafonnante" permet un effet de grandeur ; le spectateur se sent par contraste ... " bien petit", en bas de ces immeubles qui peuvent paraître "énormes" !
L'impression sera inverse dans une perspective plongeante ...
Ces effets sont très souvent utilisés en photo ou au cinéma pour accentuer l'expressivité d'une scène et provoquer des sensations bien précises chez le spectateur.

En peinture , le but de l'artiste est le même.
C'est ce que nous pouvons observer dans cette toile de Georgia o'Keffe que nous avons déjà " croisée" revoir ici,

city-night-O_Keffe" City night" - 1926
Georgia O'Keeffe -

Huile - 210 x 120 cm

Nous percevons bien l'utilisation de cet effet de contreplongée avec les verticales en oblique qui se répartissent régulièrement de part et d'autre de la verticale centrale.
Ici, les obliques sont volontairement exagérées ( et donc la construction légèrement faussée) , ceci pour augmenter cette sensation de grandeur et presque d'étouffement " de ces immeubles pour nous qui sommes tout en bas ... bien petits !!!  Ceci d'autant plus que la toile est grande et "haute" ...

city-night-O_Keffe copie

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