Pierre de Coubertin est resté célèbre
comme étant le créateur des Jeux Olympiques modernes.
Mais saviez-vous qu'il était lui-même
doublement artiste et champion olympique
... de littérature ?!
En effet, lors des premiers jeux olympiques avaient lieu aussi des compétitions artistiques et Pierre de Coubertin décrocha la médaille d'or en 1912 avec son 'Ode au Sport'.
Ces compétitions artistiques eurent lieu de 1912 à 1948 dans 5 disciplines liées au sport : l'architecture, la littérature, la musique, la peinture et la sculpture.
Elles furent voulues par Coubertin et baptisées 'Le Pentathlon des Muses'.
Pour ne pas influencer le jury chargé d'accorder les médailles, il se cacha sous le double pseudonyme de Hohrod et Eschbach pour présenter son poème en prose.
Ode au Sport.
le texte français de l’Ode au Sport en allemand et
français primée aux concours de Lettres et d’Arts de la V° Olympiade.
I.
O Sport, plaisir des Dieux, essence de vie, tu es apparu soudain
au milieu de la clairière grise où s’agite le labeur ingrat
de l’existence moderne comme le messager radieux des âges
évanouis, de ces âges où l’humanité souriait. Et sur la cîme des
monts, une lueur d’aurore s’est posée; et des rayons de lumière
ont tacheté le sol des futaies sombres.
II.
O Sport, tu es la Beauté ! C’est toi, l’architecte de cet édifice
qui est le corps humain et qui peut devenir abject ou sublime
selon qu’il est dégradé par les passions viles ou sainement cultivé
par l’effort. Nulle beauté n’existe sans équilibre et sans
proportion et tu es le maître incomparable de l’un et de l’autre
car tu engendres l’harmonie, tu rythmes les mouvements, tu
rends la force gracieuse et tu mets de la puissance dans ce qui
est souple.
III.
O Sport, tu es la Justice ! L’équité parfaite en vain poursuivie
par les hommes dans leurs institutions sociales s’établit d’elle même
autour de toi. Nul ne saurait dépasser d’un centimètre
la hauteur qu’il peut sauter ni d’une minute la durée qu’il peut
courir. Ses forces physiques et morales combinées déterminent
seules la limite de son succès.
IV.
O Sport, tu es l’Audace ! Tout le sens de l’effort musculaire
se résume en un mot : oser. A quoi bon des muscles, à quoi bon
se sentir agile et fort et cultiver son agilité et sa force si ce n’est
pour oser ? Mais l’audace que tu inspires n’a rien de la témérité
qui anime l’aventurier lorsqu’il livre au hasard tout son enjeu.
C’est une audace prudente et réfléchie.
V.
O Sport, tu es l’Honneur ! Les titres que tu confères n’ont
point de valeur s’ils ont été acquis autrement que dans l’absolue
loyauté et dans le désintéressement parfait. Celui qui est parvenu
par quelque artifice inavouable à tromper ses camarades,
en subit la honte au fond de lui-même et redoute l’épithète
infamante qui sera accolée à son nom si l’on découvre la supercherie
dont il a profité.
VI.
O Sport, tu es la Joie ! A ton appel la chair est en fête et les
yeux sourient; le sang circule abondant et pressé à travers les
artères. L’horizon des pensées devient plus clair et plus limpide.
Tu peux même apporter à ceux que le chagrin a frappés une
salutaire diversion à leurs peines tandis qu’aux heureux tu permets
de gouter la plénitude du bonheur de vivre.
VII.
O Sport, tu es la Fécondité ! Tu tends par des voies directes
et nobles au perfectionnement de la race en détruisant les germes
morbides et en redressant les tares qui la menacent dans sa
pureté nécessaire. Et tu inspires à l’athlète le désir de voir grandir
autour de lui des fils alertes et robustes pour lui succéder
dans l’arène et remporter à leur tour de joyeux lauriers.
VIII.
O Sport, tu es le Progrès ! Pour te bien servir, il faut que
l’homme s’améliore dans son corps et dans son âme. Tu lui
imposes l’observation d’une hygiène supérieure; tu exiges qu’il
se gare de tout excès. Tu lui enseignes les règles sages qui donneront
à son effort le maximum d’intensité sans compromettre
l’équilibre de sa santé.
IX.
O Sport, tu es la Paix ! Tu établis des rapports heureux entre
les peuples en les rapprochant dans le culte de la farce contrôlée,
organisée et maîtresse d’elle-même. Par toi la jeunesse
universelle apprend à se respecter et ainsi la diversité des qualités
nationales devient la source d’une généreuse et pacifique
émulation.
Revue Olympique,
déc. 1912, pp. 179 -181.
Brochure spéciale, Lausanne 1912.
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Voyez ainsi le lien naturel " peinture - sport" et l'évidence du thème de cet été.
Ces vers aussi pour vous permettre de mieux encore vous imprégner de l'esprit olympique pour votre participation au concours de l'été ( revoir ici)
Et quel dommage que les épreuves artistiques olympiques n'aient plus lieu...
nul doute que nous aurions pu y participer ...
En savoir + sur Pierre de Coubertin : ici
Vous remarquerez au passage que son père était peintre de genre ...
en savoir + : là
et ici pour la relation " coubertin - art",
sur un site très bien fait :
" Pierre de Coubertin and the arts"
C’est très intéressant ! Je ne savais pas tout cela ! Merci Christine. A bientôt.
A la strophe IX, je souscris tout à fait au culte de la “farce contrôlée” !