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Ces quatre dernières semaines nous avons abordé en cours de dessin, la calligraphie chinoise; d'abord les traits ( les huit fondamentaux), puis la combinaison de ceux ci en idéogrammes; et enfin la réalisation d'une phrase entière.
Nous n'avons pas pour but de devenir des lettrés chinois; simplement cette initiation nous a permis de connaître et d'entrer dans une autre forme d'expression, une esthétique différente de celle que nous connaissons et pratiquons habituellement.

Elle nous a permis aussi d'affirmer notre geste et notre concentration.

Pour cette fois, nous en avons donc terminé avec ces "souffles coagulés".

Si vous êtes intéressés, je ne peux que vous encourager à  continuer à pratiquer régulièrement la calligraphie, ne serait-ce qu'à la manière de séances de concentration et de méditation.

Un texte de Zhang Haiguan (8°s)pour vous y aider!

Et ce très beau signe peint, calligraphié par François Cheng

" Le  commencement (des caractères d’écriture) fut subtil, reflétant les images confuses de l'Univers) ; par leur insignifiance, leur évolution était insondable, sans corps (ti)  qui les entoure, ni méthode (fang) qui donne l’écho.
C’est du chaos (chongmo) que se détermina leur forme et que s’ordonnèrent les dix mille différences.
S ‘identifiant aux ténèbres, ils en absorbèrent la quintessence (jing) ; leur nature profonde se meut dans le souffle de l ‘esprit (fengshen) ; leur énergie déferlante dépend de l’élégance (de cœur du scripteur). Enfin, ils se manifestent : de la pointe du pinceau s’écoule un fluide parfumé (fangye). Soudain le pinceau s’envole et galope produisant l’éclat noir des caractères d’écriture tantôt corporellement différents et pourtant reliés par un unique élan (shi) tels les feuillages mêlés de deux arbres enlacés, tantôt séparés en colonnes, et pourtant mus par un même souffle (qi), telle la source commune à deux puits. Ici, les ombres des branches du chanvre se soutiennent mutuellement, là, toutes les eaux se font écho dans le secret ; séparés, mais sans rupture, tel le fil de soie tiré du cocon qui, éminent, s’élève en solitaire ; aussi exaltés que des rochers sur un sommet  à pic, tels le dragon ou le phénix dans les airs, en voltige ou en alerte, scintillants et rayonnants, semblables aux foudres enflammées, diffus et fuyants pareils aux nuages ; on dirait une flamme écarlate laissant échapper sa fumée, soudain dense, soudain dissipée. Furieux, comme un tourbillon de pluie torrentielle,  déchaînés et violents tels le tonnerre et la foudre qui fracassent, sifflent  et  épouvantent !"
( Zhang Huaiguan – 8°s.)

2 Thoughts on “Calligraphie …

  1. J’ai trouvé ça superbe aussi; on en a eu plein les yeux.

  2. elisabeth on 11 octobre 2008 at 9 h 45 min dit:

    F.Cheng nous révèle la beauté (ici, le lyrisme) de l’art chinois calligraphique et nous re-découvrons avec bonheur la grandeur de cette civilisation trés ancienne; je pense que les chinois contemporains, devenus industrieux à l’extrème ont oublié cette part d’eux mêmes enfouie dans l’inconscient collectif; Mao a fait beaucoup de mal aux lettrés !

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