Continuons à découvrir ou re-découvrir les règles édictées par Sie Ho
Troisième canon : "Le nuancement des couleurs" :
Pendant la période T’ang, la couleur joua un rôle de premier plan dans la peinture chinoise et atteignit, dans l’art bouddhique de cette époque, un éclat et un chatoiement qui ne seront jamais plus égalés.
« Selon—Objet, Appliquer—Couleur »,
Le peintre doit « imiter » les couleurs de la nature.Après le X° siècle, sous l’influence de la peinture de paysage, les artistes se détournent des couleurs vives qui ne s’accordent pas à celles de la nature et qui distraient de la virtuosité de la touche.Ils emploient de préférence de délicats lavis à l’encre de Chine, qui laissent à la ligne toute sa valeur. Par la suite, de nombreux artistes finirent même par abandonner totalement la couleur, estimant plus expressifs les simples contrastes de noir et de blanc.
Quatrième : "Un espace bien composé":
Au cours des âges, les artistes chinois ont travaillé assidûment l’art de la composition:
« Organisation—Plan. Disposition—Arrangement »
En plus des règles pour atteindre l’équilibre des divers éléments d’une peinture,l’effet de profondeur, la troisième dimension de l’espace était une préoccupation particulière.
La perspective, appliquée en Occident à un tableau regardé d’un seul coup d’œil, ne convenait pas au rouleau chinois, tenu d’une main, déroulé peu à peu de l’autre et contemplé par fragments. Divers artifices pour suggérer les distances furent utilisés pour qu’à mesure que l’on déroulait le rouleau, les divers procédés de composition entrent en jeu. Les spectateurs n’étaient pas limités à un point de vue fixe, mais étaient sollicités par d’incessants changements de profondeur, de hauteur et de sujet, à mesure que leurs yeux découvraient l’étendue du paysage.
La peinture devenait pour ainsi dite une « sorte de film » et, à la notion d’espace, s’ajoutait celle de l'écoulement du temps.
Merci Christine pour toutes ces connaissances que tu nous fait découvrir. On pense savoir des choses et finalement tout cela n’est qu’une infime partie de toutes les connaissances du monde.
Belle philosophie.
superbe dossier…