...
Le mot « photographie » (créé par John Herschel) provient de deux racines d'origine grecque :
- le préfixe « photo- » (φωτoς, photos : lumière, clarté) — « qui procède de la lumière », « qui utilise la lumière »
- le suffixe « -graphie » (γραφειν, graphein : peindre, dessiner, écrire) — « qui écrit », « qui aboutit à une image ».
Ce qui littéralement signifie : « peindre avec la lumière ».

La photographie est en effet une technique qui permet de créer des images
sans l'action de la main, par l'action de la lumière.
Nous ne pouvions pas ne pas nous y intéresser vu notre programme actuel ( revoir ici )

Un peu d'histoire ? ( merci Wikipédia):
Les deux phénomènes nécessaires à l'obtention d'images photographiques étaient pour certains connus depuis longtemps et explicité dans le Traité d'optique.
Les réflexions d'Aristote et les travaux du père de l'optique moderne Ibn al-Haytham, ont permis de mettre la réalité en boîte ; il suffit de percer un « petit trou » (sténopé) dans une chambre noire (en latin : camera obscura) pour voir apparaître une image inversée dans le fond blanc de la boîte.


D'autre part, les alchimistes savaient que la lumière noircissait le chlorure d'argent.
Vers 1780 Jacques Charles, plus connu pour son invention de l'aérostat gonflé à l'hydrogène, parvint à figer, mais de façon fugitive, une silhouette obtenue par le procédé de la chambre noire sur du papier imbibé de chlorure d'argent.
Thomas Wedgwood (1771-1805) fit des expériences analogues avec le nitrate d'argent ; il en publia un mémoire en 1802. De son côté John Herschel en 1819 décrit les propriétés de l'hyposulfite de sodium qui deviendra le fixateur.
Joseph Nicéphore Niépce, un inventeur de Chalon-sur-Saône, associe ces trois procédés pour fixer des images (de qualité moyenne) sur des plaques d'étain recouvertes de bitume de Judée, sorte de goudron naturel qui possède la propriété de durcir à la lumière (1826 ou 1827) ; la première photographie représente une aile de sa propriété à Saint-Loup-de-Varennes en Saône-et-Loire.
Nicéphore meurt en 1833 et Louis Daguerre poursuit l'amélioration du procédé.
En découvrant le principe du développement de l'image latente, Daguerre trouve le moyen de raccourcir le temps de pose à quelques dizaines de minutes. En 1839, il promeut son invention auprès du savant et député François Arago, qui lui accorde son soutien.
Ainsi, la date conventionnelle de l'invention de la photographie est le 7 janvier 1839, jour de la présentation par Arago à l'Académie des sciences de l'« invention » de Daguerre, le daguerréotype. C'est en fait une amélioration de l'invention de Niepce.
En 1861, Thomas Sutton réalise la première photographie couleur.
En 1869, Louis Ducos du Hauron et Charles Cros présentent un procédé à l'origine de la trichromie.

Photographie et peinture :

Au départ, la photographie fut utilisée par les peintres comme aide, comme modèle pour leurs travaux.
Mais il devint rapidement un moyen d'expression à part entière.


Point de vue du Gras, le premier résultat d'une expérience de Joseph Nicéphore Niépce.
Cette photographie représente une partie de la propriété de Niépce. Elle fut prise en 1826.

La nature morte et le portrait s'accommodent bien des contraintes liées aux premiers procédés utilisés; ils nécessitaient en effet de disposer d'un laboratoire attenant au studio de prise de vue ( les émulsions devaient être préparées juste avant l'exposition à la lumière, et le développement devait suivre immédiatement après), et de longs temps de pose.
Le portrait se développa rapidement dès lors que les durées de pose furent limitées à quelques minutes — on s'aidait pour cela de sièges pourvus d'appuie-tête et d'accoudoirs divers — les autres genres photographiques "attendirent" que l'on puisse utiliser un matériel relativement transportable et commode d'emploi.

Avant la photographie, c'est la peinture qui a pour rôle la représentation de la réalité.
Mais l'arrivée de la photographie bouleverse le monde de la peinture.
La peinture doit alors se réinventer, se diversifier.

La photographie se tourne vers la capture du réel ;
la peinture recherche la beauté, l’impression, la matière et le sentiment.

Trois courants distincts naîtront alors de cette révolution :
- avec la couleur .. et Delacroix : ce qui mènera notamment à l’impressionnisme ;
- avec la ligne... et Ingres : ce qui mènera par la suite entre autres au symbolisme ;
- avec le retour au classicisme : ... tel l’école de Barbizon.

Ainsi la photographie inaugure une nouvelle ère dans la représentation ; on est à présent capable d'avoir une représentation du réel « objective ».
L'homme ne représente plus le réel tel qu'il le voit et tel qu'il le peut mais c'est le « réel » qui impressionne le support - par l'action directe de la lumière (photon) qui est réfléchie, ou émise, de l'objet à la surface sensible.
La photographie trouve rapidement son usage dans le reportage, dans l'anthropométrie (inventée par Alphonse Bertillon). On a l'ambition de réaliser un « inventaire du monde ».

Toutefois la photographie est aussi un moyen d'expression qui porte la signature de son auteur, équivalente à n'importe quelle œuvre artistique ; cette objectivité a donc ses limites.
Le photographe interprète le réel à sa façon, et dès ses débuts ( ou presque), la photographie permet de travestir la réalité, d'ajouter ou de retrancher des éléments d'une image par un patient travail de laboratoire ( Photomontage).
Avec la photographie numérique, ces trucages, auparavant uniquement accessibles à des connaisseurs, sont presque à la portée de tous.
Longtemps enfermée dans l'imitation de la peinture (pictorialisme, marines, portraits, etc.), elle a trouvera sa propre voie artistique avec l'apparition du surréalisme.
Elle aussi connait différents courants artistiques tout comme en peinture, dont les principaux sont :
- La Nouvelle Objectivité
- Le Pictorialisme
- La Photographie humaniste
- La Photographie plasticienne

Dans la classification des arts  la photographie reçoit la huitième place (regroupée dans les "arts médiatiques "avec la radiodiffusion et la télévision).
En France, pour être qualifiée « d'œuvre d'art », une photographie doit être tirée par l'artiste ou sous son contrôle, signée et numérotée dans la limite de 30 exemplaires, tous formats et supports confondus (article 98A de l’Annexe III du Code Général des Impôts)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Post Navigation