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Pour découvrir et nous initier à cet art "nouveau" qui allie le geste et le trait ...  il nous faut un matériel de base.

Les " Quatre trésors du cabinet de travail" sont les instruments qui donnent leur spécificité à la calligraphie et à la peinture chinoise et une bonne partie de son attrait repose sur leur singularité.

Ces " Quatre trésors " sont le papier ( zhi), le pinceau ( bi), le bâton d'encre ( mo), et la pierre à encre ( yan)

Le papier :

Le papier le plus employé en calligraphie et en peinture chinoise est le xuan.
Dit en Occident « papier de riz ", il est souvent constitué uniquement de pâte de bambou pilé, mais aussi peut être fabriqué à partir de la paille du bambou, du chanvre et du riz.

Blanc et souple, il existe en plusieurs qualités et épaisseurs ( son grammage varie de 30 à 70 g/m).
Ce papier se caractérise par sa sensibilité à l'encre de charbon et peut être conservé durant des centaines d'années, voire des milliers d'années.
Rempli d'encre, le pinceau peut produire sur le papier xuan des motifs ou des effets artistiques très variés, avec les techniques du pointillé, du frottage, de la trempée, etc.
Certains papiers sont enrichis de colle et d’alun facilitant " la course du pinceau".
On le trouve en feuilles de divers formats et(ou) en rouleaux.

Le papier xuan se présente sous plu­sieurs aspects:
- «cru ", il diffuse beaucoup (réservé au style xieyi et au style semi-xieyi ) ;
- « cuit ", il ne diffuse pas (réservé au style gongbi) ;
- ni cru ni cuit (il est utilisé pour la pein­ture de paysage), il diffuse peu.

Le style semi-xieyi, dit bangongxie, est entre le style xieyi et le style gongbi
Le papier yuanshu, genre de papier semi-cru, diffuse peu.

Il sert aux brouillons de peintures ou pour écrire la calligraphie.

Ce papier est fabriqué à Xuancheng, ou à Jingxian dans la province d'Anhui, d'où son nom de xuan.
La marque la plus connue du papier xuan en type « cru» est " Étoile rouge », qui est fabriquée à Jingxian.

Il est conseillé de commencer avec du " papier d'herbe", papier végétal moins onéreux et plus facile d'emploi... voire avec du papier journal (même imprimé !)

Le pinceau :

Le pinceau est le compagnon du peintre chinois par excellence.
Il est comparable à un ins­trument de musique : le calligraphe s'en sert comme le musicien se sert de son instrument, pour donner vie à une œuvre.
" Le pinceau n'est donc pas seulement un instrument susceptible de produire des pleins et des déliés plus contrastés qu'une plume, Il est un instrument conçu pour produire des formes d'un autre ordre, qui n'entrent pas dans nos catégories esthétiques» Jean-François Billeter, L'Art chinois de l'écriture, Genève, Skira/Seuil, 2001

Il y a plusieurs tailles de pinceaux.
Ils sont composés de têtes différentes, dont la longueur et le diamètre peuvent varier.
Les poils sont insérés dans une tige de bambou creuse.
Attachés par de fines ficelles, ils sont collés avec de la laque.

Il existe trois catégories principales de pinceaux :
- les plus souples, à poils de mouton ou de chèvre, appelé yanghao , sont employés pour les lavis ou les couleurs.
-
les plus durs, à poils de blaireau, appelé shihuanbi, ou de cochon, appelé zhuzongbi, mais aussi à poils de loup (c'est alors le plus souple des durs) appelé langhao sont utilisés pour le dessin.

- il y a enfin une catégorie intermédiaire, avec un cœur dur et une coiffe souple,  jianhao où deux types de poils sont rassemblés (par exemple poils de rat au centre et poils de chèvre à la périphérie).

Il existe quelques 200 variété de pinceaux ... que l'on utilise aussi la plupart du temps selon son goût et sa façon de peindre.
Même si : Si on peint des fleurs et des oiseaux, on utilisera un pinceau à poils de chèvre, avec une tête de 2 à 3 mm de longueur, et un diamètre de 0,5 à 0,7 mm (format moyen) pour peindre les fleurs de prunus, ou de 3 à 4 mm de longueur, et d'un diamètre de 0,7 à 0,9 mm (grand format) pour peindre les fleurs de pivoine, d'iris, de bambou, d'orchidée, etc. Si on veut peindre des feuilles de lotus, on pourra choisir un pinceau de grand format, par exemple avec une longueur de tête de 4 à 6 mm, et un diamètre de 0,9 à 1,3 mm...
Généra­lement, on emploie le pinceau à poils de loup pour peindre les paysages.

Lorsqu'on achète des pinceaux neufs, certains ont des poils éparpillés, d'autres des poils collés formant une pointe.
Dans ce dernier cas, on devra les mettre dans l'eau tiède pour enlever la colle.
Quand on a fini de peindre, il faut bien nettoyer ses pinceaux, et les suspendre ( tête en bas), pour qu'ils restent toujours secs, que l'eau sorte facilement des poils, évitant ainsi au joint de se casser à cause d'une trop grande humidité... Au mieux les poser à plat.

L'encre :

L’encre solide ou bâton d'encre chinoise se compose d'un amal­game de suie obtenu à partir du noir de fumée (charbon de bois) de pin, pilé avec de la colle et du camphre avant d'être placé dans des moules pour former un bloc solide.
Pour préparer l'encre, on frotte le bâton sur une pierre avec de l'eau.
Il en existe de nombreux modèles : ceux de meilleure qualité renvoient un éclat bleuté dans la lumière, ils durent longtemps et se bonifient avec le temps.
Le noir de l'encre de charbon est la couleur préférée des Chinois.
Cette encre spéciale présente une nuance de couleur très fine et très délicate, en fonction de la teneur en eau.
Aux yeux des peintres chinois, « le noir a cinq couleurs », cela signifie que le noir, loin d'être une couleur unique.

Il est possible de travailler avec de l'encre liquide, notamment pour les exercices, mais la préparation de l'encre à partir de bâtons d'encre fait partie intégrante de l'art du peintre chinois.
Les encres (liquides) de Chine les plus connues ont pour nom : yidege, zhonghua, ...

La pierre à encre :

La pierre à encre est une palette en marbre (ou autre pierre) sur laquelle on dilue un bâton d'encre avec de l'eau.
Les pierres duan du mont Fuke, province de Guangdong au sud de la Chine comptent parmi les plus célèbres au monde.
Les pierres sho et tao sont aussi excellentes.
Elles doivent être dures, non poreuses, au grain fin, non polies, rondes ( en Chine), carrées ( au Japon).
Elles peuvent avoir un couvercle.
Les noms des pierres à encre les plus connues sont duanyan ( fabriquée à Zhaoqing, dans la province du Guangdong), sheyan (fabriquée dans la province d'Anhui).

Actuellement on achète les pierres à encre davantage pour les col­lectionner que pour préparer de l'encre destinée à la peinture ou à la calligraphie.

Outre les "Quatre trésors", com­plétez votre matériel avec :
-
un grand plan de travail hori­zontal sur lequel vous peindrez ;
-
une couverture propre ou du feutre épais pour absorber l'eau qui traverse fréquemment le papier ;
-
des poids pour maintenir le papier à plat (presse-papiers, galets, pièces) ;
-
deux grands récipients pour l'eau (un pour laver les pinceaux, l'autre pour l'eau propre) ;
-
deux grandes coupelles en céramique lisse pour préparer l'encre et les couleurs ;
-
un chiffon pour nettoyer les pinceaux et les débarrasser des excédents (encre, eau, couleur).

En savoir + :cliquer sur le lien suivant:
"Lire avant de peindre"

One Thought on “” Quatre trésors du cabinet de travail” …

  1. Gisele BUENO on 14 janvier 2018 at 22 h 23 min dit:

    merci Christine. Je vais essayer de penser aux poids aussi…biz

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