Selon la définition du dictionnaire

( pas de pub, je ne dirai pas lequel) !  ,


le "Jeu" est une activité physique ou intellectuelle non imposée et gratuite

à laquelle on s'adonne pour se divertir, en tirer un plaisir .

Les jeux sont donc des activités désintéressées, volontaires, se déroulant selon certaines règles.

Mais ils contiennent la plupart du temps des significations symboliques que nous avons généralement oubliées, souvent liées à une manifestation ou à une célébration du "sacré" .


Ils peuvent en effet témoigner de l'organisation du cosmos que l'on imite en jouant ou d'un parcours individuel d'initiation de sa propre conscience d'être ou de son devenir.


Au départ, on ne retrouve donc pas forcément dans le jeu la notion d'adversaire.


La création du monde, ou la vie de l'homme, a d'ailleurs elle-même été parfois considérée comme un jeu mené par les dieux ou par les puissances supérieures.

Ainsi, le jeu "du ciel et de l'enfer" pour lequel les enfants dessinent sur le sol une spirale et poussent un caillou en sautant sur un pied à travers 12 cases jusqu'au centre : ceci nous renvoie à l'exploration du labyrinthe au coeur duquel on devait trouver le secret de son propre destin ( la lumière surnaturelle au fond de l'obscurité de l'inconscient) . Ce jeu était aussi semble t'il relié, a travers 12 stations, à un symbolisme astrologique : les 12 signes ou les 12 maisons.

La marelle à laquelle nous avons beaucoup joué et à laquelle jouent encore les petites filles d'aujourd'hui, simule un parcours d'épreuves depuis l'enfer jusqu'au ciel ( selon un schéma linéaire : l'enfer est en bas, le ciel en haut, ... influence de la représentation chrétienne du monde)

Parmi les jeux de table : le jeu du moulin reprend un ancien schéma quadratique du cosmos, et les échecs en Inde se jouent autrefois à quatre adversaires, le déplacement des pièces étant déterminé par un jet de dés. Il s'agissait là d'un rite de méditation lors de la fête bouddhiste de la pleine lune et d'une réflexion générale sur la condition humaine.

On dit aussi que les cartes à quatre couleurs ont été détachées d'un carré jadis gravé dans le sol, c'est à dire de l'image de l'univers divisée dans ces quatre parties fondamentales (quatre points cardinaux, voir aussi orient et nord, quatre éléments...)


Dans l'Antiquité, les jeux deviennent publics et célèbrent les grandes divinités : en Grèce, les jeux olympiques sont dédiés à Zeus, les jeux pythiques à Apollon.

Le tlachtli ( jeu de balle ou de pelote) chez les Mayas était une imitation de la course du soleil (semble t'il lié à la souveraineté et à la fertilité)  

tlachtli 

Le jeu de balles ( tlachtli) dans l'ancien Mexique : gravure du XVI°s.

                                       (Encyclopédie des symboles - la Pochotèque)                                     

L'apparition d'un adversaire dans le jeu personnel, ou d'une équipe adverse dans le jeu collectif, introduit la notion de combats à mener contre des forces hostiles, ou d'une concurrence à soutenir pour dominer l'ordre du monde.


Au Moyen-âge en Europe, les jeux de balles d'origine rituelle existent encore : on joue souvent avec un ballon en cuir doré qui a jusqu'à un mètre de diamètre, dans l'axe est- ouest de la cité, ce qui correspond à la course du soleil.

Ces jeux de balles, auxquels se livrent également les ecclésiastiques, sont pratiqués le plus souvent au printemps, à Pâques ou le 1er mai. Il s'agit là, essentiellement, de la compétition entre deux groupes sociaux distincts (par exemple, un parti d'hommes mariés contre un de célibataires) pour savoir lequel s'appropriera  la source de la vie et de la lumière...

Raison pour laquelle le football déclenche encore de nos jours de telles passions ?!

...

One Thought on “Le jeu (1) … d’origine sacrée et rituelle ?

  1.  Que de vastes  horizons  pour cette seconde période !……A bientt

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