Le pigment garance a longtemps été extrait du rhizome d'une plante,la garance qui contient une substance si colorante qu’elle donne aux moutons qui la consomment l'aspect de fauves barbouillés de sang. Elle teinte aussi les os des êtres qui s'en nourrissent (le bec et les pattes des oiseaux) ainsi que le lait.

Le terme alizarine désigne tantôt la racine, tantôt le colorant que celle-ci contient.

Probablement née en Perse, la garance a été utilisée pour teindre des textiles dès 2000 avant JC en Inde, en Palestine, en Égypte notamment.
Ne pouvant être cultivée avec les moyens de l'époque dans la plupart des autres régions du monde (sauf exceptions, comme en Australie où elle fut utilisée localement pour la peinture traditionnelle), elle a été l'objet d'un commerce intense (exemple :dans le Japon médiéval, à Pompéi, etc.) car sa beauté et sa tenue étaient très recherchées tant pour la teinture que pour la peinture et l'écriture .
Tardivement, la Hollande s'est spécialisée dans cette culture. Elle n'est apparue en France que dans les années 1760 (Avignonnais, Alsace). Les pantalons garance des soldats de la 1ère guerre mondiale ont probablement été teints avec une garance synthétique fabriquée en région alsacienne, c'est-à-dire allemande à cette époque.

Parmi les colorants végétaux, la garance est l'un des plus permanents. Elle faisait partie des teintures dites « bon teint » et permettait également de colorer le cuir.

Son prix assez élevé  était dû surtout à la difficulté du travail d'extraction.
Le labeur était rude dans les garancières : il fallait deux hommes pour extirper la racine de la plante. Celle-ci était ensuite séchée au soleil, séparée de son écorce, battue, broyée par des moulins puis tamisée. La qualité du produit obtenu dépendait de la quantité d'écorce restante. Puis,d'autres traitements suivaient et différentes méthodes existaient.
Pour teindre un tissu, il fallait ajouter à l’alizarine obtenue du calcaire (craie) et del’alun jouant le rôle de mordant.

En 1826, la composition de l'alizarine est identifiée. En 1869, Graebe et Liebermann parviennent à créer une alizarine synthétique, non une imitation.
C'est la ruine pour tous les producteurs de garance naturelle, la fortune pour les industriels.

Le produit de synthèse créé est antraquinonique.

Aujourd'hui, un mélange de quinacridone et de dikéto-pyrrolo-pyrrole (PR206) est proposé comme substitut permanent de la version dite "cramoisie", "alizarin crimson" (en anglais), très courante en peinture aquarelle notamment.

 

3 Thoughts on “Des origines du pigment rouge : la garance…

  1. mauricette pressat on 13 mars 2008 at 1 h 14 min dit:

    du pigment rouge !!! ??? noooon ! c’est l’Espagne : du PIMENT rouge ! OLE !
    christian pressat

  2. C’est quand même plus poétique d’utiliser de la garance…

  3. mauricette pressat on 14 mars 2008 at 8 h 14 min dit:

    sais-tu que Garance était le prénom d’Arletty dans le film “les enfants du Paradis”. Magnifique film !
    Mauricette P.

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