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Quelque soit la technique, la palette des bleus est impressionnante ; il suffit de regarder les nuanciers des produits proposés par les fabricants :

Bleu ciel clair et foncé, Bleu royal, Bleu roi, Bleu de Sèvres, Bleu de Céruléum, Céruléum phtalo, Bleu turquoise, Bleu de Manganèse, Bleu Céleste clair et foncé, Bleu de montagne, Bleu ciel, Bleu d’Anvers, Bleu Winsor, Bleu phtalo, Bleu de Cobalt clair et foncé, Bleu indigo, Outremer clair et foncé, Outremer français, Bleu permanent, Outremer violet, Bleu de Prusse, Bleu cobalt turquoise, Bleu primaire, Bleu indanthrène, Bleu phtalo rougeâtre, Bleu de Paris, Bleu azur, Bleu berlinois, Bleu anthraquinone, Bleu vanadium pur, Turquise phtalo, Bleu capri, Bleu de Delft, Cyan, Bleu hortensia, Bleu indien, Bleu Hoggar, Bleu touareg, Bleu saphir, Bleu monestial… et j’en passe…

Quelques incontournables :

-         Le Bleu de Cobalt : dénommé smalt jusqu’au XIX° s, le bleu de Cobalt est né de l’art des maîtres verriers qui découvrirent un bleu extraordinaire en ajoutant du minerai de cobalt au verre en fusion. Au cours du XIX°, le minerai si difficile à moudre est remplacé par la poudre d’aluminate de Cobalt.
Frais et frétillant, ce bleu d’excellente résistance à la lumière, plutôt transparent s’éclaircit joliment avec du blanc. Autres mélanges heureux : Il donne aussi des verts d’une excellente qualité.
Seule précaution à prendre : testez la luminosité de votre bleu Co qui est très variable selon les marques.

o       Ne pas l’appliquer en épaisseur car il sèche plus rapidement en surface qu’en profondeur… attention aux craquelures

o       et à l’effet granuleux ( pigment lourd) à ‘aquarelle

-         L’indigo et le pastel : On les confond depuis longtemps, et ils n’ont en commun que l’indigotine qui les compose

o       Le pastel connu depuis l’Antiquité est issu d’une plante : isatis tinctoria, aussi acclimatée aux pays nordiques qu’aux régions les plus chaudes de la Méditerranée. Ce bleu eut pour principale destination la teinture des étoffes.

§       L’indigotine fit la richesse du sud-ouest de la France dans un fameux triangle : Albi Toulouse Carcassonne, jusqu’à l’ère de l’indigo venu des Antilles

o       L’indigo cultivé en Orient et dans les Antilles détrôna le pastel grâce à son meilleur pouvoir colorant.

o       Le Bleu de l’ingotine a été remplacé à une période récente par le bleu d’indanthrène ( indigo dans le commerce), pigment de synthèse profond et intense qui offre une bonne résistance à la lumière et un pouvoir colorant très élevé. Onéreux il convient à toutes les techniques

-         Le Bleu de céruléum :

Cousin germain du  Bleu de Co, il fut mis au point dans la première moitié du XX° s. C’est le plus opaque de tous. Onéreux, il est stable et se prête à toutes les techniques. Il est difficile à choisir ; veillez à la qualité de sa teinte ; un peu vert il n’est beau que s’il ne devient pas terreux.

-         Le Bleu cyan :

Considéré comme universel, il est une nouvelle référence. C’est l’un des composants de la quadrichromie ( avec le magenta, le jaune et le noir) et a remplacé dans l’imprimerie les mélanges à base de bleus de Prusse, de manganèse ou de cobalt.

-         Le Bleu de Prusse :

Né à la fin du XVII° sous la main du chimiste prussien Dippel, il se caractérise par une teinte qui tire sur le verdâtre et semble presque noir. Son pouvoir colorant est si élevé que les peintres le trouvent souvent contrariant à l’usage : il a tendance en effet à migrer dans les mélanges et il diffuse constamment. Sa tenue à la lumière et la richesse des verts qu’il permet ( notamment avec le jaune de chrome) l’ont sauvé !

-         Le bleu turquoise :

Dernier-né de la gamme des bleus… il est onéreux, mais offre une extraordinaire fraîcheur et une exceptionnelle résistance à la lumière.

-        Le bleu phtalocyanine :

Le bleu de la chimie et du pétrole ! Né au milieu du XX° il a toutes les qualités dont on rêve : pouvoir colorant, stabilité, variété des nuances… Et pour un prix raisonnable. Il a mis à mort le bleu manganèse ( considéré comme toxique). Mélangé au blanc, il donne de très beaux bleus clairs, et avec les  jaunes de superbes verts. Transparent il convient aux glacis. Attention toutefois aux dosages car il est très puissant.

-        Lapis-lazuli et Bleu outremer :

Connu dès l’Antiquité, le lapis-lazuli est né des entrailles de la Terre, il y a 300 millions d’années. Il fut utilisé jusqu’à l’invention des couleurs chimiques.

« Sa couleur présente un effet de luminescence en pénombre avec des variations d’intensité selon le niveau ambiant de l’éclairage » Le libris colorum du XV° nous livre le secrets de son broyage et la mise en œuvre de ce pigment précieux ; l’huile de lin est pour le lapis-lazuli broyé un excellent véhicule.

En 1828, le chimiste Guimet met au point un pigment de synthèse, très proche du lapis-lazuli : L’outremer est un beau pigment vif, transparent, profond et vibrant, apprécié pour sa stabilité, il donne de superbes gris ( mais pas de beaux verts) mais le soufre qu’il contient le rend impropre aux mélanges avec le blanc d’argent ou le jaune de chrome ( risque qui a disparu avec les outremers modernes)

Mais l’argument économique lui permet de détrôner le lapis : il faut attendre les années 1950 pour que des auteurs comme Xavier de Langlais reconnaissent la richesse du lapis-lazuli et de son bleu minéral unique.

3 Thoughts on “La palette des Bleus

  1. Mireilleb on 5 mai 2007 at 9 h 10 min dit:

    Christine, bien reçu ton nouveau message, merci

  2. Les hasards de mes recherches sur Google me conduisent directement sur ton blog!

    Je suis en train de lire “Bleu” de michel Pastoureau…

  3. Bonne lecture !!!

    et “l’Ocre Bleu” … on y revient toujours !

    Repose toi bien …

     

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