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ou « Entrer dans le monde merveilleux de la couleur et se retrouver à l'intérieur de la toile ».
La couleur que nous avons observée de près ces dernières semaines, cette chimie de la couleur et ses révolutions dans l'histoire nous ont amené à les (re)connaître et à les comprendre encore un peu plus, encore un peu mieux.
Depuis cette révolution majeure qu'a été le cercle chromatique selon Chevreul, nombreux sont les artistes, les enseignant d'art, les scientifiques qui ont cherché à percer tous les secrets de la couleur et à " l'utiliser" dans différents modes d'expression.
Dans un précédent article nous avons évoqué le projet non abouti de Vincent Van Gogh de créer son "Atelier du Midi ", cette école des coloristes du futur - relire ici.
Cette semaine, en suivant " la couleur", je vous invite à " rencontrer" un autre artiste et un autre courant artistique.
Mark Rothko
Mark Rothko est un artiste qui fait partie du mouvement du « Color field painting » ( littéralement «peinture du champ coloré »), mouvement né à New York dans les années 1940 et 1950 en réaction à l’«Action painting » (« peinture d'action »)
Le « Color field painting » et l’« Action painting » forment les deux principales tendances de l'Expressionnisme abstrait américain au XX°siècle.
Les artistes de ce nouveau mouvement expressionniste vont travailler avec de grandes étendues de couleur "plate" qui créent des plans ininterrompus, supprimant toute profondeur dans leur toile.
Ces grandes toiles où dominent les aplats de couleur diffèrent profondément de la facture gestuelle et expressive des artistes de l'« Action painting », tels que Jackson Pollock et Willem de Kooning.
La notion de « Color-field painting » implique que seules les réactions optiques comptent dans la peinture.
Le sujet est interdit et l'illusionnisme condamné.
Ses principaux représentants sont : Mark Rothko, Adolph Gottlieb, Clyfford Still et Barnet Newman.
Marc Rothko - le connaître :
Marc Rothko (Marcus Rothkowitz) naît en 1903 à Dvinsk, en Lettonie actuelle et émigre à l’âge de 10 ans aux États Unis, à Portland ( Oregon)
Bachelier à 17 ans, en 1921, il commence des études de sciences humaines à l’université de Yale ( New Heaven, Connecticut) qu’il interrompt en 1923 pour partir à New York.
En 1924, c’est à la célèbre Arts Students League qu’il découvre la peinture en voyant des étudiants dessiner des nus d’après modèle :
« J’ai su d’un coup que c’était là ma vie ».
Dès 1925, il s’inscrit dans la classe du célèbre peintre Max Weber, dont le travail avait été influencé à ses débuts par des peintres comme Cézanne et Matisse.
En 1929, il deviendra enseignant à son tour auprès des enfants de la Jewish Center Academy de Brooklin.
Il poursuivra cette activité jusqu’en 1952, c’est à dire pendant plus de vingt ans.
Marc Rothkowitz obtient la nationalité américaine en 1938, et utilisera comme nom d’artiste « Marc Rothko » à partir de 1940.
Sa première exposition a lieu à Portland avec les autres étudiants de la Center Academy.
Sa première exposition personnelle aura lieu à New York où il présente des aquarelles et des peintures à la tempéra noire sur papier.
De 1935 à 1940, il expose à New-York et à Paris au sein du groupe : « The ten » (les dix) dont il est le cofondateur.
A partir de 1941, il commence une série de tableaux sur toile et sur papier dans lesquels il introduit de sujets mythologiques.
A travers eux, il représente la barbarie et la civilisation alors que la seconde guerre mondiale vient de commencer.
« Antigone » 1939 – 1940 - « The Omen of the eagle » - 1943
Suivront, de 1942 à 1947, six ans de surréalisme marqués par Miro.
Marc Rothko - Son travail :
Les « Multiforms » :
La période des « Multiforms » est une phase intermédiaire vers ses peintures complètement abstraites .
Il s’agit alors de taches de couleur multiformes qui semblent n’avoir ni conscience ni pesanteur.
Le peintre travaille leur transparence et leur luminosité en superposant de fines couches de couleur.
A partir de 1950, son style « classique », sera caractérisé par la superposition de 2 ou 3 rectangles rayonnants sur de grandes toiles colorées.
« Orange and Yellow »- 1956
« N 51 - Rust and Blue » - 1953
Des tableaux à tempera à l’huile dont le format vertical atteint parfois 3 mètres de haut.
Selon Rothko, la dimension doit produire chez le spectateur le sentiment de se trouver à l’intérieur de la toile.
« … Lorsqu’on fait un grand tableau, on est en plein dedans. On ne peut pas en disposer ».
Pour lui, la distance idéale pour regarder ses tableaux est de 45 cm, à cette distance le spectateur est aspiré dans les espaces de couleur et peut éprouver une sensation intérieure.
Bien qu’il utilise l’ensemble du spectre chromatique, chaque période de création est dominée par certains tons.
Ceux-ci iront en s ‘assombrissant au cours du temps, jusqu’au minimalisme des toiles de différents noirs dans ses dernières années.
« N5- ( 1964) »
Les « Murals » :
La commande qui lui est faite en 1958 pour décorer une salle du Seagram Building de New-York donna naissance aux « Murals » : série de tableaux immenses, qui finalement n’y seront jamais accrochés, Rothko désapprouvant le choix du lieu destiné à leur installation.
En revanche, il fera don des « Murals » à l’Université de Harvard en 1967 .
En 1964, des collectionneurs de Houston lui commandent la décoration d’une chapelle, où 14 toiles seront disposées dans un lieu octogonal.
La "Rothko Chapel" sera inaugurée en 1971, un an après le décès du peintre.
En savoir + :
- Sur le site Arte.tv, un excellent documentaire ( à découvrir vraiment ! ) " Mark Rothko, la peinture vous regarde"
- A la fondation Louis Vuitton : une exposition rétrospective consacrée à Mark Rothko qui rassemble plus d’une centaine de ses toiles ( si vous allez à Paris)
- Une pièce de théâtre (Rothko de Anka Herbut à l’Odéon - Paris - en janvier 2024),
- Des livres, des podcasts…
Superbe article sur un artiste qui mérite d etre apprécié j ai.pu profiter lors d une exposition d un tableau qui m a enveloppe de chaleur
J ai été très surprise par ce contact
Merci de nous le faire connaître
Bisous a tous
Mireille
Etonnant.. Je ne connaissais pas…il faudrait voir une expo, pour vraiment se rendre compte selon moi, et surtout pour que je puisse voir si cela me parle vraiment et me touche…
Tu sais Christine que j’ai toujours un peu de mal avec ce style de peintre.
Mais je ne suis pas fermée, donc à voir et à découvrir!
En tout cas, merci pour cet article.
Bises.
Geneviève G.