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Est une belle "illustration" de nos thématiques actuelles :
"Fête foraine" ...." mouvement " ... " utilisation de la couleur" ...

C'est une huile sur toile de Robert Delaunay (1885 - 1941).
Elle date de 1922 et mesure  248 x 254 cm.
Il
s’agit de la troisième version du tableau que Delaunay appelle aussi Manège électrique.
Selon le peintre lui-même ("
Du cubisme à l’art abstrait"), la première version peinte en 1906, a été présentée et refusée au Salon d’automne cette même année ; la , peinte en 1913 et présentée au « Erster Deutscher Herbstsalon » de Berlin en 1913 fut également détruite par lui.

Cette troisième version a été révélé à l’exposition monographique de Paul Guillaume en mai-juin 1922 avec son esquisse à l’aquarelle sur papier, puis au Salon des Indépendants en 1923.

Delaunay a résumé son ambitieux projet fondé sur les correspondances entre couleurs, sons et mouvements :
« Prisme électrique ; dissonances et concordance de couleurs ; une orchestration mouvementée voulant obtenir un grand éclat ; inspiré d’une vision de foire populaire voulant donner un rythme violent, comme en musique les nègres ont réalisé par instinct ; les couleurs froides et chaudes se coupent, se recoupent en violence, créant des ruptures, des harmoniques par rapport à l’harmonique traditionnelle de l’école »
.

Le tableau s’inscrit dans la série d’œuvres consacrées aux scènes de la vie urbaine moderne, aux spectacles sportifs et populaires qui favorisent la représentation du mouvement et de la vitesse.

L’enroulement tumultueux de cercles polychromes emporte le spectateur dans le mouvement giratoire effréné du manège.
Au centre, une paire de jambes gainées de noir, emportée par un tourbillon de couleurs, restitue l’atmosphère tapageuse des fêtes foraines.

Tristan Tzara, le chef de file de "Dada" que l’on reconnaît au premier plan avec son monocle et son chapeau melon légendaires, participe de cette ambiance festive et rappelle les liens étroits qu’entretenait le couple Delaunay avec la poésie, et que Robert Delaunay représentera en 1923, portant une écharpe « simultanée » de Sonia Delaunay avec qui il avait conçu les « robes-poèmes ».
À cette période, le poète dadaïste est très proche de Sonia, qui aménage la librairie Au Sans Pareil à Neuilly (1922), crée des reliures pour ses livres de poèmes (De nos oiseaux , 1923,) et les costumes de sa pièce Le Cœur à gaz (1923).

En savoir + :
- Sur le couple et sur Sonia Delaunay: relire ici et
- Sur "Le cirque" de Seurat qui a lui aussi représenté le mouvement par la couleur : ici
-
Sur" Le mouvement" :

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