Après la grafja (gravure), si l'icône comporte de la dorure à base de feuilles d'or, celle-ci a lieu avant la peinture proprement dite,
La dorure des endroits prévus (nimbes) doit être faite avant l’utilisation de la couleur, car il est difficile de poser l’or en feuilles en suivant très exactement les limites des surfaces déjà peintes, et d’enlever les bavures d’or sans l’endommager. Par contre, lors de la dorure préliminaire des nimbes,l’or qui dépasse la ligne tracée à l’aide du compas n’attache pas sur l’enduit et peut être effacé facilement. Pour obtenir une surface dorée unie, les feuilles d’or doivent se chevaucher légèrement.
On peut procéder à la dorure des nimbes ou du fond de l’icône tout entier.
“L’ouverture de l’icône”, la peinture” d’icônes commence avec la mise en couleurs de l’arrière-plan, selon la technique traditionnelle de la tempera.
Même s’il existe dans le commerce des couleurs de tempera à l’œuf en tubes, une bonne part de l’authenticité et du charme de la peinture d’icônes, se référant à la tradition des peintres moines, repose dans la préparation des couleurs.
La peinture a tempera est une technique que l’on connaît depuis l’Antiquité ; le liant utilisé est une émulsion au jaune d’œuf ou à l’œuf entier, à laquelle on ajoutait, suivant les époques et les régions, du miel, du suc laiteux de plantes et d’autres substances. Depuis le Moyen Age, on utilise comme liant de la peinture à tempera, un mélange de jaune d’œuf et d’eau, technique utilisée déjà en Egypte, dans les portraits de momies tardifs.
Dans la peinture d’icônes, l’utilisation de l’œuf comme liant des couleurs a aussi des raisons religieuses, car l’œuf était considéré comme un symbole de la vie naissante. Les émulsions au jaune d’œuf sont très élastiques et les couleurs, après séchage, ne sont plus solubles à l’eau. Les peintures à tempéra se comportent comme des aquarelles lorsqu’on les pose sur le support, mais sèchent comme des peintures à l’huile (oxygénation du support) .